Parlons-en aussi car parfois la fée Lation est salie comme en juillet dernier dans cette discothèque de Majorque, aux Baléares, où une affligeante touriste sans cervelle enchaînait les pipes sur 24 pauvres types pantalons baissés en un minimum de temps pour pouvoir gagner sa consommation d’alcool toute la durée de ses vacances. A moins qu’elle n’ait compris qu’elle pourrait gagner d’autres vacances... Bref, la conne a été filmée, la vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux, et la discothèque est fermée pour 1 an. Ce qui est inquiétant, c’est que la fellation collective semble être une habitude festive dans ce coin-là. L’image que cela donne de cet acte sexuel n’est, elle, pas du tout festive. Alors qu’une pipe, c’est de l’amour en barres !

L'art d'embrasser le pénis.

L’objet de la fée n’est pas de donner ici des conseils sexo, internet en regorge. En synthèse, tous les hommes adorent ça, et les femmes sont de plus en plus nombreuses à apprécier. Aujourd’hui la fellation n’est plus considérée comme une pratique honteuse, mais le chemin a été long, et est encore pavé de bûches, euh d’embûches. Parce que dans la caresse buccale l’éjaculation ne sert pas à sa cause première, la reproduction, la fellation a longtemps été pénalisée dans plusieurs Etats américains, même en privé et entre adultes mariés et consentants ! En février dernier, le président ougandais Yoweri Museveni condamnait le sexe oral, pratique encouragée selon lui par le monde occidental.

Pourtant, nous ne sommes pas les inventeurs de cette pratique. Dans le Kâma Sûtra, la fellation est élevée au rang d’art. Et dès le 1er siècle avant JC, en Egypte, l’exhibition du sexe ne gênait personne, surtout pas Cléopâtre, surnommée « Grande Bouche ». D’une réputation insatiable, elle aurait appris l’art d’aimer dans un bordel. Que nous aurait-elle appris si on avait pu lui demander ?

Qu’une bonne fellation est un plaisir partagé. Pas question de va et vient mécanique anti-érotique. On imagine que le sexe masculin est une bouche à embrasser, et les sensations que cela peut créer de l’avoir dans la sienne et de jouer avec… Cléopâtre ne se serait pas cachée derrière ses cheveux, elle regardait ses amoureux dans les yeux pour faire monter la température en un clin… d’œil. Toujours en Egypte, côté dieux cette fois, c’est Isis qui ramena à la vie son époux et frère Osiris en le suçant ! Cette scène, conservée au British Muséum, est reprise en couverture d’un livre sorti l’hiver 2014, La fabuleuse histoire de la fellation, écrit par un prof de Lettres, Thierry Leguay.

On y apprend par exemple que dans la Rome antique, celui qui recevait une fellation était considéré comme actif, et le fellateur comme passif et dominé. A Pompéi, des inscriptions renseignent sur les tarifs des prostitués ; Lahis fellat assibus duobus : Lahis pratique la fellation pour un demi-sesterce. Autant dire rien du tout, puisqu'un bon salaire était alors de 5 000 sesterces ! Serait-ce de cette posture avilissante que viennent certains blocages ? En tout cas, c’est un éclairage… Les condamnations religieuses les plus virulentes relatives à la fellation sont sans doute le fait des catholiques irlandais entre le Ve et le XIe siècle. Selon leurs pénitentiels, le coït buccal était passible de 3 à 15 ans de pénitence : autant que pour un meurtre !

Bienvenue au XXIème siècle, oubliez les rapports de force, vous maîtrisez le jeu du bout des lèvres. Du coup n’hésitez pas à parler. Encore. A dire ce que vous aimez, ou pas, l’un comme l’autre. A exprimer vos réserves, vos envies, jusqu’où vous voulez aller, l’orgasme de Chéri n’étant pas forcément une finalité.

Maintenant, 2000 années et quelques après la leçon de Cléopâtre, celle, supercash, d’Auntie Angel. De son vrai nom Denise Walker, cette Américaine sexologue ET experte en manucure, propose une technique qui consiste à utiliser un pamplemousse en même temps que sa bouche. D'aucuns s'étonnent de la vulgarité de la vidéo en lien ci-après. Avouons que cette fée Lation-là fée pas dans la dentelle, et que vous en parler ici a été âprement discuté au sein de l'équipe du magazine. Mais 1). Ca existe et c'est fou que ce soit dans un pays où la pipe était punie y a pas si longtemps, 2). La technique a un petit je ne sais quoi d'interpellant. qui donnerait presque envie d’essayer. Mais quel bruit !  La vidéo à regarder en se bouchant les oreilles. Si ça vous indispose trop, vous n'êtes pas obligé(e) de regarder jusqu'au bout...

Et tant qu’on est dans la cuisine, après le pamplemousse, ouvrons les placards et le réfrigérateur, on s’amuse avec le chaud, le froid, du nutella, des glaçons… La fée Lation a de l’imagination !