Bloguette magique

Publié le : 14/07/2014 à 13h38

Big Flo & Oli, brothers et rappeurs de folie !

Entendus cet hiver sur la scène du Chantier des Francos, puis jeudi dernier, et encore dimanche soir au Patio où ils ont enthousiasmé les « VIP », ces frères rappeurs dépotent. Ils ne boivent pas, ne fument pas. Leurs potes les appellent « les vieux », n’empêche qu’avec des têtes qui ont l’air sacrément bien faites, le monde est à eux.

 


Big Flo & Oli, brothers et rappeurs de folie !

Celui qu’on prend pour le petit frère, c’est Big Flo, et le plus grand, c’est donc le petit frère, c’est Oli.

Respectivement 21 ans et 18 ans, Oli vient d’avoir son bac ES (avec mention). Ils biberonnent à la musique depuis leur naissance avec un père chanteur de salsa et une mère branchée sur la chanson française. Conservatoire en trompette pour Oli, en batterie pour Flo, pour avoir les bonnes bases qui leur permettent en entendant du Schubert de se dire « Tiens mais je connais ce sample ! ». Férus d’écriture ils remercient les profs qui leur faisaient lire du Prévert en primaire, et ceux du Conservatoire qui n’ont jamais préjugé du rap.

Des rencontres capitales pour les deux frères qui maîtrisent le verbe. Mais la fée s’étonne  de la gravité qui habite certaines de leurs chansons, comme Monsieur Tout le Monde, l’histoire d’un père de famille qui pète les plombs. Tout va bien, ils sont jeunes, ils ont eu une enfance heureuse, ils font ce qu’ils aiment, le succès est croissant… Alors où vont-ils dégoter ce côté obscur ? « Il y a un côté ying et un côté yang chez tout le monde, explique Flo. On a plus de mal à écrire du joyeux, depuis toujours on invente des textes sombres. J’ai aussi beaucoup pleuré en écoutant des morceaux de rap français. » Et puis Oli et Flo sont tout simplement observateurs de la société, et regardent le JT !

Et si parfois les rappeurs se la pètent gangsters, pas eux, bons p'tits gars avec un côté fleur bleue complètement conscient et assumé. Ils écoutent du Booba pour se défouler, mais sont fans d’Harry Potter. « On n’est pas des voyous dans la vie, alors on ne va pas se créer de personnage. On n’est pas casse-cou, nos potes nous vannent, se marre Oli, mais moi j’écoute ma mère ! » Avec une force supplémentaire, la relation fusionnelle qui unit ces frères et les affranchit d’un quelconque besoin d’intégration à un groupe. Le projet professionnel d’une carrière musicale, ils ne le concevraient pas autrement que l’un avec l’autre. « Même s’il n’était pas musicien, Oli aurait été avec moi dans tous les cas, quitte à le mettre derrière un piano pas branché ! » affirme Big Flo, tandis que son frérot lui propose direct le croco haribo que leur manager vient de lui filer. La fée fond.

Hé oui, ça ressemblerait presque à un dessin animé tout ça, et les garçons sont bien conscients de leur chance. Les rappeurs qu’ils écoutent et érigent en demi-dieux, maintenant ils les côtoient. « Super bizarre et en même temps normal. » Ils racontent leurs rencontres. « Quand on a enregistré Pourquoi pas nous ? Orelsan était là, on lui a demandé si ça lui disait d’être dans notre clip, il a écouté le son, il a dit ok, et lui nous a invités sur scène quand il faisait le Zénith. Et pour Kyan (Khojandi, le mec de « Bref »), on était au « catering » (là où mangent les artistes dans une salle de spectacle), il se servait des patates. On lui a dit « Bref, tu t’es servi des patates », on a sympathisé, il a écouté le son de Monsieur Tout le Monde et a accepté de l’incarner dans notre clip. » Des clips que Flo et Oli ont dans la tête dès qu’ils écrivent leurs chansons. Doués, on vous dit.

Aussi comblés soient-ils, la fée reste une fée et leur demande ce qu’ils feraient d’une baguette magique. Oli : « Je créerai plein de baguettes magiques. » Big Flo : « Je ressusciterai Nougaro pour faire un feat avec lui. » Les rappeurs toulousains sont amoureux de leur ville et ne vivraient pas ailleurs. Ni à Paris, dont ils ont une vision très lucide « On y va pour faire des beaux trucs, mais on sait que c’est un microcosme, avec d’autres règles du jeu, faut se battre. » Ni à La Rochelle, ville dans laquelle ils se sentent pourtant très bien. Ils y sont venus en hiver pour le Chantier, « mais le rythme était super intense, il caillait, et j’avais en plus des bacs blancs à préparer » se souvient Oli.

Quelques mois plus tard, le boulot fait au Chantier a porté ses fruits et le bac est passé. Ils sont à donf et parfaitement bien dans leurs baskets. C’est ce qui les rend si généreux sur scène. Le son, le flow, la gestuelle sont huilés. Sur la base de cette maîtrise, ils peuvent se lâcher. Alors quand Big Flo & Oli jouent, on sent qu’ils s’amusent vraiment. Et nous aussi.

 

https://www.youtube.com/watch?v=R_kg299zUwg

 

 

 

 


Rubriques : La Fée*Son Show