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Elle est enchantée. Chloé Robineau alias Robi souligne à plusieurs reprises à quel point être aux Francos dans le cadre du Chantier est un merveilleux cadeau. La simplicité de la fille est immédiatement attachante lorsqu’elle m’accueille en backstage – la fée au contraire aime bien se la péter avec des mots anglais - de la scène du Village Francofou. Cette fée de la musique depuis 4-5 ans et a écrit et composé entièrement seule « La Cavale », son deuxième album. Un conseil, courez l’écouter, sans faire l’impasse sur le premier, « L’Hiver et la Joie », avec une mention spéciale au titre « On ne meurt plus d’amour ».
La Fée : Alors toi Robi, qu’est-ce que tu as aimé pendant ces Francos ?
L’éclectisme de la programmation. Cela m’a permis de changer de point de vue sur des artistes sur lesquels j’avais des a priori. Par exemple, j’ai été cueillie par Raphaël jouant Manset ! J’ai aimé Keren Ann et Radio Elvis, et je suis tombée en amour avec Lior Shoov !
J’ai vécu une semaine riche, passionnante, intense, et le travail fait avec le Chantier des Francos m’a bouleversée, m’a remise en question et a réinsufflé du sens. Avec toute l’équipe, ça a été du temps réellement très joyeux !
Chloé Robineau a 35 ans, deux enfants et habite à Pigalle, après avoir vécu en Afrique et à La Réunion. Comment devient-on Robi ?
C’est l’écriture qui m’a amenée à la musique. J’ai mis longtemps à m’autoriser à composer. J’ai eu un amoureux qui faisait de la musique, moi j’écrivais. L’amoureux est parti, la musique est restée. Pour composer, je plaque des accords à partir d’une mélodie que j’ai en tête. C’est intuitif.
La langue française et toi, ça a l’air d’être une belle histoire d’amour, non ?
Je pense en Français, je rêve en Français, je chante en Français. C’est une matière magnifique, qui sonne très bien, avec une richesse syntaxique, des sonorités, des allitérations…
Aujourd’hui tu es intermittente du spectacle. Qu’est-ce que tu faisais pour vivre avant ?
J’ai été serveuse pendant très longtemps. Et je travaille aussi sur des clips, en mettant de la musique à l’image, ce qui fait que je n’aurais peut-être pas à remettre un tablier si ma carrière musicale devait s’arrêter. Dans tous les cas, je continuerai à faire de la musique.
Justement, comment définirais-tu ta musique ?
L’omniprésence de la basse crée une esthétique qu’on rapporte à celle de la « cold wave ». Et suite à la reprise de Trisomie 21, c’est une estampille que l’on m’a attribuée, même si la « cold wave » ne fait pas partie de mes influences digérées.
Et comment définirais-tu ton public ?
Des passionnés de « cold wave » !!! Mon public n’est pas de masse, ce sont des individus, de tous les âges, même des enfants. Robi, c’est clivant, on m’aime ou on me déteste.
Si tu avais une baguette magique, tu en ferais quoi ?
Rien. Il ne doit arriver que ce qu’on fait en sorte qu’il arrive. Il faut être soi-même une baguette magique !
Est-ce parce qu’ils ont joué trois morceaux sur la Grande Scène en interplateau le soir de Johnny ? Ils ont peut-être chopé des vibes de superstar... Entre le moment où j’ai interviewé timidement les trois charmants garçons et celui où leur agent m’a répondu que le groupe ne se retrouvait « pas vraiment » dans les photos faites avec la baguette magique – donc non validées pour publication -, que s’est-il passé ?
Outre le fait que cette attitude pose une nouvelle fois la question du contrôle forcené de l’image de soi par les artistes - qui a souvent émergé pendant le festival -, elle conduit surtout à avoir soudain moins envie d’en parler. Après tout, ce qui compte, c’est la musique. Alors voici le titre « La Traversée » qui a tourné en boucle pendant des mois dans mes oreilles. Et si comme moi inculte vous vous étonnez du côté monolithique du clip et de la promotion induite de la bouteille du soda internationalement connu, sachez que c’est un hommage à un Warhol Screen Test avec Lou Reed. On leur souhaite le même succès…
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