Bloguette magique

Publié le : 28/03/2015 à 6h01

Râââh les fautes !

Des fautes d’orthographe, de frappe, d’étourderie, tout le monde en fée, y a pas mort d’homme, okay. Mais quand même, y en a certaines, à force de les voir et de les re-revoir, ça pique les yeux.


Râââh les fautes !

Même dans des articles de presse, censément écrits par des gens dont une orthographe correcte fait partie du boulot, il arrive de trouver un accent en trop. L’exemple le plus courant ? Tâche et tache. Vu tout récemment sur la toile, un papier à propos d’une photo postée sur Instagram par Rupi Kaur, une poète féministe d’origine indienne, représentant celle-ci endormie, avec du sang de ses règles sur le pantalon. Certains se sont offusqués d’une telle image, dont le sens fait polémique. Ben moi je m’offusque de l’accent circonflexe sur le a de tache, relevé tout au long du sujet, pas accidentel, donc (contrairement à une fuite, qui n’est pas sale). Certes, enlever une tache, surtout de sang, est une tâche ardue, mais éviter l’accent sur la première demande juste un peu de sang-froid, ah ah. Bref, pardonnez la digression, et retenez simplement qu’une salissure s’écrit tache, et qu’une corvée s’écrit tâche.

 

Un autre accent circonflexe inopportun s’invite régulièrement dans les impératifs publicitaires : Faîtes du sport ! Faîtes-vous plaisir ! Faîtes des économies… Non. Ou alors une économie… de signe ! L’impératif de faire à la deuxième personne du pluriel, c’est tout simplement Faites. Pourquoi vouloir en rajouter, c’est pour pouvoir nous glisser un message subliminal à base d’accents circonflexes et bien nous endormir, du genre « Faîtes bien ce qu’on vous dit, ça va être la fêêête ! », c’est ça ?

 

Extrêmement bien placée dans le peloton des fautes énervantes tellement elles sont répandues : Ballade. Râââh, double rââââh ! Quand t’écris, t’ouvres un dictionnaire si t’as un doute, c’est tout ! Et ça marche même en cherchant juste sur internet. Une ballade avec deux L, ce n’est pas une promenade, non, c’est une chansonnette poussée par un troubadour. Maintenant, rien ne t’empêche de chanter pendant une balade en forêt ou sur la plage, mais steplaît, écris-le avec un seul L.

 

What else ? Accueil. Aaah l’écueil, on pourrait faire un recueil de toutes les fois où ce mot est mal écrit, ça ferait se retourner Pivot dans son cercueil s’il était mort. Mais n’allons pas nous perdre avec d’autres mots, restons concentrés. Accueil ne s’écrit pas acceuil. Non. Pour vous en rappeler, voici un petit moyen mnémotechnique de Wikipédia qui met l’ordre des lettres en tête : C’est Une Erreur Impardonnable. Je suis bien d’accord.

 

Tiens, en parlant d’accord… Je me serais bien laissée aller à vous en expliquer les règles – oui, j’ai comme ça quelques marottes – mais on va rester dans les basiques, l’accord du participe passé ce sera pour une prochaine fois, enfin si vous le réclamez à corps (ah ah) et à cris.

 

Côté basiques en effet, il y a encore fort à faire. Prenez "malgré que". On intègre très tôt qu’on ne dit pas « aller au coiffeur », pourquoi ça n’imprime pas avec « malgré que », alors que ça fait mal aux oreilles tout pareil ? Essayez plutôt avec « bien que ». Effet secondaire auto-hypnothérapeutique garanti, à force de répéter le mot « bien » dans bien que, à la place de malgré que dans lequel on entend « mal ». Votre vie va changer, fortune et retour de l’être aimé. Sinon vous pouvez aussi juste dire « malgré », c’est plus fluide si on renonce à utiliser un verbe immédiatement derrière : A « malgré que je me suis mis(e) sur le toit hier soir, je n’ai pas mal à la tête ce matin », préférez « malgré tout cet alcool ingurgité hier, je me sens bien ce matin. »

 

Une autre faute, mignonnette celle-ci, mérite tout de même d’être signalée, bien souvent lue aux ardoises de nos restaurants : l’échalotte. Celui qui l’écrit ainsi a peut-être une folle envie de lotte au moment où il trace les lettres à la craie, mais je ne veux pas le savoir, échalote ne prend qu’un t et se marie très mal avec le poisson !

 

Choupinou aussi, le « si il ». Mais il faut grandir maintenant. Dites-vous « si il te plaît » ? Tu parles d’un mot magique ! On dit « s’il te plaît », « s’il pleut », « s’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ! ». Allez, un peu d’histoire dans cette leçon sur l’orthographe pour vous aérer, cette phrase aurait été prononcée par Marie-Antoinette en octobre 1789 lorsqu’on lui rapporta que le peuple crevait la dalle. N’aurait-elle pas eu l’air encore plus quiche en disant « Si ils n’ont pas de pain… » ? Mais rendons à Rousseau ce qui est à Rousseau ; attribuée à tort à la reine, cette sortie a été inventée dans les Confessions, écrites près de 10 ans auparavant par le philosophe des Lumières.

 

Bon, on va s’arrêter là. Ça va ? Notez bien que je n’ai pas écrit « Sa va ? ». Cette dernière faute de mon top 8 sans ordre d’importance ne devrait même pas exister. A moins d’avoir eu un prof qui écrivait au tableau des ç avec des cédilles surdimensionnées qui ont pu vous inscrire dans le cortex que le ç bien pourvu était un s, je ne vois pas. C’est moche. « Sa va ? ». Nan !

 

Mais n’allons pas nous quitter fâchés, je vous fée pour finir deux petits cadeaux : un sketch de Norman et une chanson de Gainsbourg, en rapport avec le schmilblick évidemment.

 

Les fautes d’orthographe, par Norman

En relisant ta lettre, par Serge Gainsbourg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Rubriques : La Fée*Moi Peur