Bloguette magique
Publié le : 21/05/2015 à 9h37
Salut ô toi Salicorne !
On s’est croisées quelques fois dans les marais, mais je n’avais jamais approché de si près cette verte halophyte indigène. Bim, un mot savant, mais surtout beaucoup de goût et de croquant.

Du grec halos, sel et philein, aimer, un organisme halophile s’accommode ou a besoin de fortes concentrations en sel dans son milieu pour vivre. Maintenant, si vous faites partie de ceux que ça hallucine de voir quelqu’un saler son plat sans même l’avoir goûté, vous pourrez lui dire « ne fée donc pas ton halophile, espèce de foufou ! ».
Cependant, la salicorne l’est, halophile, et c’est juste un régal. Du coup, pas la peine d’en rajouter ! Nan, pas du maxwell, du sel, suivez un peu quoi !
Mais commençons par le début. Et par un merci à Matthieu du Portal et Thomas Charpentier pour leur invitation sur leur Terre Saline. Baptisée poétiquement « Champ ouvert », cette visite-découverte fut un enchantement !
Si la salicorne pousse dans le marais qu’exploitent les deux sauniers sur l’île de Ré, Matthieu la cultive par bandes dans un champ juste à côté pour fournir les restaurants et les poissonniers, et aussi pour en faire une soupe veloutée ou la mettre en bocal avec du vinaigre…
Mmh une raclette avec de la salicorne comme condiment à la place des cornichons, ça devrait déchirer ! Bon, faut dire que j’écris ces lignes alors qu’il fait 14°C… Sinon, en été on peut imaginer que la salicorne en bocal fonctionne bien avec une petite salade niçoise par exemple… En plus d’être succulente, elle est excellente pour la santé avec des minéraux en veux-tu en voilà, plein d’oligo-éléments et une bonne dose de vitamine C. Pour info, vous pouvez en trouver des bocaux non pas en pharmacie mais dans deux nouveaux lieux à La Rochelle : « La Petite Epicerie » avenue des Cordeliers et la boutique-galerie « 200 km à la ronde » rue Saint-Nicolas.
Or, c’est crue que je l’ai goûtée dans la cuisine aménagée de la cabane de Terre Saline, en omelette à la plancha. Et aussi à même le saladier.
Cultivée manuellement, avec du varech comme engrais et de l’eau de mer pour l’arroser, la salicorne de Terre Saline est évidemment un produit complètement naturel, on pourrait dire bio sans les méandres compliqués de la législation. Pour la récolte, Matthieu utilise une machine à récolter le thé, qu’il a fait venir du Japon et qu’il a customisée, « tunée » dit-il en se marrant. Il coupe la partie la plus tendre, il faut un petit mois pour qu’elle se renouvelle.
Bref, la salicorne fraîche est un produit local proprement estival que vous pouvez vous procurer chez votre poissonnier… Soyons locavores, c'est si bon !
Pour toute question, vous pouvez appeler Matthieu au 06 09 52 36 32.