Vendredi 15 juillet, 1h18 du matin, je m’apprête à me lancer dans la rédaction d’un petit billet sur mes deux premiers jours de Francos 2016, mais je viens d’apprendre pour les victimes du camion fou à Nice, et mes pensées y reviennent et me freinent. Solidarité, tristesse… Les mots sont vains mais mon esprit et mon cœur sont tendus vers ceux qui ont perdu des êtres chers en ce 14 juillet.

La folie des hommes fait froid dans le dos, à Nice, Paris, Orlando, Istanbul, Bruxelles… A chaque info entendue ou lue, une noire terreur entre dans mon cœur, c’est ce qu’ils veulent ces foutus obscurantistes. Ils s’en prennent à nos symboles, et même à la date de notre révolution.

Depuis novembre, on a l’impression de prendre des risques en s’installant en terrasse à Paris, et maintenant en allant juste voir un feu d’artifice. Oui l’idée nous effleure tou-te-s dès qu’on se trouve dans une foule.

Heureusement, la folie reste douce à La Rochelle. On est veinard d’être là, sous le soleil, à faire la fête, pépères. Alors je vous raconte quand même, vite fée, en mode douceur, histoire de se changer les idées, avec quelques images à la volée.

En 2008, Mika avait totalement subjugué le public avec un show énorme. Mercredi 13 juillet, c’était sa deuxième fois sur la grande scène. Au début, ça m’a fée un peu flipper sa voix toute chelou avec des effets d’écho, plus le grand écran, brrr on se serait cru dans un bouquin de SF pendant un instant. A la fin j’ai eu peur de me faire écraser par les gens qui se dirigeaient vers là où il est écrit « sortie » mais où en fait t’as pas le droit de sortir tant que le concert n’est pas fini, sauf pour ceux qui ont le bracelet magique, ce que les autres – les sans-bracelet, donc - ont du mal à comprendre et auraient tôt fait de te reprocher avec véhémence. Entre les deux, j’ai complètement décollé. L’effet Mika fonctionne au top, c’est un show-man de première à qui je pardonne ses variations vocales tous azimuts histoire de nous montrer, espèce de crâneur, que question The Voice, c’est un peu lui le boss.

Jeudi 14, j’ai flânouillé en ville et à l’espace Médias où j’espérais croiser des copains. L’image ci-dessous n’est pas forcément lisible, à vous demander si c’est pas fée exprès attention moi je veux pas d’ennui avec l’organisation j’aimerais avoir mon accréditation en 2017.

Mais en gros, pour chaque artiste du jour, ça donne les consignes aux photographes, les titres sur lesquels ils peuvent shooter (généralement les trois premiers) etc.

Pour la faire courte, le sujet avait déjà été largement évoqué l’an dernier mais ça se confirme cette année, les artistes et/ou les agents veulent de plus en plus contrôler les images, ou interdisent purement et simplement toute photo ou vidéo, tel Nekfeu. Au moment de quitter le concert qui commençait, j’ai même vu une nana se faire rabrouer par un agent de la sécurité parce qu’elle voulait prendre une photo avec son portable…

Bref, dur, dur pour le boulot des photographes pros. L’année dernière, La Fée n’avait d’ailleurs pas été autorisée à diffuser les photos du groupe Radio Elvis faites par Pascal Bernard, un vrai photographe de métier qui avait fait poser le trio avec la baguette magique. Car finalement ses membres ne « se retrouvaient pas » dans ses photos. Pourtant ils s’étaient volontiers prêtés au jeu, et les images étaient très chouettes.

En me rendant à La Coursive pour le concert de Brigitte, je dégainais ma tablette pour photographier le type qui marchait pieds nus devant moi quand soudain au coin de la rue, oh une Jackie Palmer !

Vous ne la connaissez peut-être pas encore, mais ça ne saurait tarder car la fée va bientôt vous parler plus en détails de cette Parisienne qui a vécu sa première quinzaine d’années à La Rochelle.

19h30, le concert de Brigitte commence à 20h. Je me range sagement sur le côté, en attendant que le public payant entre et soit placé. Le concert affiche complet, la jauge est au taquet, j’espère pouvoir assister moi aussi à cette création d’après Balavoine. Ça me fée grincer des dents de constater l’obséquiosité de certains invités à l’égard de celle qui fée entrer dans la salle, ils l’appellent par son prénom, font une tête de petit garçon bien obéissant… Une fois les « huiles » acceptées, le top est donné pour les « pros », ouaiiiis il reste des strapontins. La grande salle est archicomble, suis impatiente de voir ce que ça va donner !

Bon bah suis mitigée… Le groupe d'Electro qui a réarrangé les mélodies de Balavoine pour accompagner Brigitte est super bon, ils s’appellent Bon Voyage Organisation, mais ça joue fort ! Limite un brin cacophonique sur certaines chansons. Les filles de Brigitte font de la Brigitte comme on dit que Luchini fait du Luchini, tout de paillettes vêtues des pieds à la tête, effets de courbes, de bras, de cheveux et de voix… Elles prennent des poses parfaites sur les titres 3, 4 et 5 sur lesquels les photos sont permises ; avec les jeux de lumière et les œillades sexy, les photographes ont dû se régaler… Je ne suis pas aussi emballée que le public, qui se fend d’une standing ovation à la fin, mais rien que pour « Je m’appelle Henri », avec les envolées cristallines des donzelles, je ne regrette pas d’être venue.

La fée vous embrasse bien fort, chers lecteurs et lectrices, continuez de profiter de votre festival et de chaque minute de vie...