Les coups de cœur de Gaëlle,

libraire chez Calligrammes

 

Schnock
la revue des Vieux de 27 à 87 ans, Tengo éditions

Le manifeste Chap :
Savoir-vivre révolutionnaire pour gentleman moderne.
Temple & Darkwood,

Atlas des Préjugés,
Yanko Tsvetkov

24 Rue Chaudrier 17000 La Rochelle
05 46 41 52 48
librairie-calligrammes.com

« L'Histoire n'est un perpétuel recommencement que pour les myopes et les presbytes : pour ceux qui la regardent de trop haut ou qui n'en voient que des détails. » Gilbert Cesbron

Schnock

La revue des Vieux de 27 à 87 ans, Tengo éditions

Schnock

 

2015, l'année des vieux de Schnock

Depuis quelques années maintenant de vieux schnocks traînent en librairie. De la vieille branche, du salace, de vieilles canailles envahissent les rayonnages.

Lancée par Laurence Rémila, issue de Technikart et par Alister, auteur-compositeur-interprète (quelle énergie !), la revue Schnock fait acte de résistance au jeunisme ambiant.

Chaque numéro décape, ravive, réanime la « culture populaire ». De Jean-Pierre Marielle à Gainsbourg puis Desproges ou enfin Bébel dans le dernier numéro, ce magazine trimestriel revisite le passé tout en prenant son temps et évite de tomber dans le rétrograde, ou dans le « c'était mieux avant ». On est tous le schnock de quelqu'un.

Il en résulte un furieux sentiment de liberté, une dérision sans limite. Un humour noir à la Charlie parfois digne des plus lourdes gauloiseries, croise le charme suranné de vieux classiques du cinéma. Sans crainte on passe de Michèle Torr à Jean-François Bizot et à la création d'Actuel. C'est ça la culture populaire, de tout pour tout le monde, finis les cloisonnements. Ces sujets volontairement décalés, nous replongent dans une vieille France au goût de Tuc ramolli. Mais qui n'aimait pas les Tucs ?

Toutefois ne vous y trompez pas, Schnock ne vous emmène pas visiter mémé à la maison de retraite. Cette revue éclectique défend les « forts en gueule, élégants débraillés, râleurs en boucle, maltraitant la bienséance et, une certaine idée du «bon goût», s’affranchissant des modes et de l’air du temps.» Elle nous ouvre son grenier empli de trésors oubliés.

Cette délicieuse madeleine trouve toute sa saveur grâce à une maquette originale, très visuelle. Oui le vintage est à la mode, mais Schnock n'est pas seulement un énième concept qui sous couvert d'articles vous vend de la pub. La revue met à l'honneur la culture populaire au sens le plus large possible, décrit son histoire, son passé, ses grands moments comme ses pires.

Jubilatoire, passionné Schnock finit par donner un sérieux coup de jeune au rayon revues des librairies.

 

Edito du numéro 13 :

« Cher lecteur, Magnifique, lectrice,

Attention ! Les années 60 reviennent donc depuis mars 1987, comme le confirme cette couverture d'un Nouvel Observateur (15 francs !) retrouvé dans mes archives personnelles, qui, en passant, ressemblent de plus en plus à celles de Diogène. C'est vous dire si on est bien.
Et comme le prophétise Franz-Olivier Giesbert, un Diogène des cheveux pour ceux qui ne le remettraient pas, dans son édito de l'époque : « Il faut se méfier des sixties (…) Si vous ne vous occupez pas d'elles, ce sont elles qui s'occuperont de vous. »
C'est pas con.
Mais ça fait 27 ans que ça dure...
Triste ?
Non, juste drôle à pleurer.
Alors chères lectrices et chers lecteurs,
euphorique lecture !
La nostalgie n'est plus ce qu'elle sera.

Christophe Ernault »

Le manifeste Chap : Savoir-vivre révolutionnaire pour gentleman moderne.

Temple & Darkwood,

Manifeste Chab

2015, L'année du tweed ?

L'élégance, le charme, la culture... une idée subversive au XXIe siècle.
L'heure de la révolution par le tweed a sonné !

Né dans les années 90, et ce sans surprise en Great Britain, le Chap, dont la traduction littérale est le Gars, est une sorte d'anarcho-dandy qui se reconnaît sous l'insigne d'une pipe et d'un rasoir coupe-choux entrelacés à la manière de la faucille et du marteau communistes.
Ces outils de propagande sont un magazine « The Chap » que l'on trouve dans les boutiques vintage de Londres et surtout un manifeste coécrit par Temple et Darkwood, membres fondateurs du mouvement et auteurs du très précieux « Tour du monde en 80 Martini ». Manifeste traduit en français disponible chez tout libraire.
Héritiers d'Oscar Wilde, ils se revendiquent aussi de PG Wodehouse, de Huysmans...
Leur but ?
Papes de l'élégance, apôtres du tweed, ils partent à l'assaut du bling bling, de la vulgarité.

S'ils souhaitent instaurer un savoir-vivre, ils revendiquent surtout un développement de la culture loin de toutes considérations économiques ou de rentabilité.
Totalement décalé, un rien décadent, ce Manifeste Chap se présente sous la forme d'une petit livre rouge à l'usage du gentleman moderne.

Absolument absurde, délibérément suranné, accompagné d'illustrations délicieusement rétro, il est la parfaite illustration du « nonsense so british ».

« Naturellement inaptes à toute forme d’exercice physique, nous devons nous préparer, dans de jolies tenues, à mener une révolution fondée sur la langueur excessive. L’heure de la Révolution par le Tweed a sonné. Ce Manifeste Chap apprendra aux hommes et femmes les manières de renverser une société indifférente et inélégante. Gentlemen de tous les pays, unissez-vous et préparez-vous au Soulèvement par le Charme.»
La révolution, oui, mais le cheveu propre, le pli impeccable, nom d'une pipe !

Cet humour à la tournure ironique et gouleyante cache un esprit réellement subversif digne du Bartleby de Melville.

Ainsi un chapitre est consacré à l’éthique du tirage au flanc. En cas de nécessité absolue occasionnée par des dettes de jeu ou une addiction croissante aux barbituriques, le chap pourra toujours opter pour un travail à temps partiel et profiter de cette incursion dans le monde de l’entreprise pour s’adonner à des opérations de sabotage de la grande machine capitaliste, en passant par exemple ses journées à photocopier des ramettes entières de poèmes de Keats et de Verlaine qu’il distribuera ensuite à ses collègues.

 

Extrait de la préface :

« A la mémoire d'Arnould de Liedekerke, Chap parmi les Chaps.

Dans les décombres de notre société occidentale épuisée par la fin de ses idéologies, de sa spiritualité, et saignée par le totalitarisme financier, il reste une seule cause à défendre: le Chapisme.

A l'image de l'appel du 18 juin du général de Gaulle, le Chapisme est une résistance qui a vu le jour en Grande-Bretagne. D'ailleurs le général de Gaulle est un Chap étoilé. Mais qu'est-ce qu'un Chap ? Etes-vous un Chap ? Sommes-nous Chaps ?

Le Chap est un résistant. Le mot est une expression anglaise des années 30-40 qui signifie gars. Un bon gars même. D'où l'effigie représentant un homme maigre, coiffé d'un chapeau et fumant la pipe. Mais le Chapisme n'est pas une cause exclusivement masculine. Les femmes sont non seulement ses égéries, mais aussi des militantes actives de la Conjuration des Anarcho-Dandys. On les appelle alors Chapettes... »

Atlas des Préjugés,

Yanko Tsvetkov

« Votre souhait pour l'année prochaine ? La paix sur la terre » Miss France

Caricaturer pour mieux contre-attaquer... Les idées reçues, les préjugés ont la vie dure. Un graphiste bulgare, qui a traîné ses guêtres un peu partout en Europe, Yanko Tsvetkov, est à l'origine d'un projet insolite qui semble nous expliquer enfin le fond de la pensée de Miss France.  En effet pourquoi cette idée de Paix sur le Terre nous semble si vaine, si dérisoire, si drôle... sans doute parce que nous nous connaissons bien et savons ce que nous pensons de nos voisins au fond de nous, sans bien sûr évoquer ces barbares des confins de la Terre.

Le projet de Yanko Tsvetkov est d'établir une cartographie des préjugés qui illustrerait les idées reçues des uns sur les autres au travers de cartes graphiques et humoristiques.

L'ensemble de ces cartes fait aujourd'hui l'objet d'un livre traduit dans bon nombres de langues.

En plus des 40 cartes présentées dans le livre - dont trois sont consultables ci-dessous -,Yanko Tsvetkov se livre à quelques réflexions sur l'origine des préjugés et leur persistance. Ainsi nous pouvons voir le monde avec les yeux d'un roumain, d'un républicain américain, de Silvio Berlusconi, du Vatican...etc. Le résultat est bien sûr extrêmement drôle. Il est très plaisant de se moquer des préjugés des autres, de voir comment nous, Français, sommes considérés à l'étranger mais là où le livre devient subtil c'est lorsque nous sommes nous-mêmes confrontés à nos idées reçues sur les autres peuples. Une frontière géographique, une barrière culturelle parfois infranchissable pour quelques kilomètres carrés.... toute la richesse, la complexité et la bêtise de l'être humain en quelques cartes très simples qui font de ce livre un outil pédagogique à mettre entre toutes les mains.

"Dans ce monde interconnecté où l'information se répand plus vite que la pensée, les préjugés ne sont peut-être rien d'autre qu'un effet secondaire de notre paresse intellectuelle", observe-t-il. "Sollicitons davantage notre cerveau, cela nous aidera à nous dépouiller de nos préjugés. Si nous rejetons le prêt-à-penser ressassé dans toutes les manifestations de relations publiques et les campagnes de pub, et si nous assumons nos propres choix, nous éviterons de juger à la hâte, et j'en suis sûr, nous vivrons mieux", écrit-il également.

L'Europe vue par la france


L'Europe vue pas les USA


L'Europe vue par la Suisse