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Je prends soin de souligner en préambule de ma première question le fait que sur scène la veille de l’interview, il m’a fait penser à un gamin facétieux : « Oui, je dirais comme Picasso, que ça prend longtemps de devenir jeune. J’ai plus le temps de rire aujourd’hui. »
Mais lorsque je demande à Dick comment il se sent, à l’âge de 65 ans, dans ce monde très technologique, je sens bien que ça le pique : « Ce n’est pas parce que j’ai 65 ans que je suis largué ! Je gère 3 pages facebook, j’ai mon site internet depuis plus de 18 ans ! Je ne suis pas technophobe du tout, j’aime bien savoir partout où l’info passe.» Bon, ok, ok…
J’ai lu que Dick Annegarn vit dans le Sud-Ouest à Lafitte-Toupière, et aussi à Essaouira, et j’essaie de le brancher sur le sujet. Il me répond en rimes : « ça coûte moins cher de passer les hivers près des Berbères. » Je lui apprends que La Rochelle est jumelée avec Essaouira. « Ah oui ? Je pensais que c’était Saint-Malo… Je suis sensible au côté perméable des ports. Ça me fait penser aux pécheurs chinois – dit-il avec malice et sans accent circonflexe. J’avais un amant chinois qui ressemblait à ma grand-mère… » J’ai déjà entendu Dick Annegarn mentionner cet amant chinois pendant une émission de radio, mais je ne vais pas m’aventurer…
Merci à Antoine Cuadrado pour cette photo du photographe Pascal Bernard en train de photographier Dick Annegarn.
J’enchaîne sur Les Amis du Verbe, l’association qu’il a créée à Lafitte-Toupière. Enfin, au début je parlai de festival, mais je fus vite reprise, « c’est trop restrictif festival, on a notre chaîne Youtube, la chaîne du Verbe, des spectacles, des créations… à Toulouse et en milieu rural. » Quand il énumère les diverses actions, « paëlla poétique », « jeudi jour de joute », j’ai le malheur à la place de « soupe aux ver(s)micelles » de comprendre « suppo vermicelle » et de m’en étonner à voix haute. Eclat de rire général car il faut savoir qu’on fée l’interview à côté de plein de gens. Hum.
Il est temps de conclure, l’attachée de presse me presse… Si sa musique était une baguette magique ? « Je voudrais transcender la fadeur, l’ennui, donner aux choses de la brillance, une ivresse poétique. »
Et s’il avait une baguette magique pour de vrai ? « Je vous transformerais tous en grenouilles ! »
... Peut-être un peu trop, de l'avis de mon entourage...
La fée partie des quelques médias admis à la conférence de presse de Julien Doré. C’est une icône que l’on nous ramène. Sympa son t-shirt siglé « Esperluette », un clin d’œil subtil au titre de son album, &.
Chaque journaliste a une question à poser, mais on nous a prévenus : ne lui parlez pas de La Corrida, il en a ras-le-bol. V’lan le nez baissé tout le monde raye sa première question. En effet, quelques jours plus tôt, dans les Arènes de Nîmes, Julien avait chanté ce titre renversant de Francis Cabrel. Je n’avais jamais vraiment fée gaffe jusqu’alors à ces paroles qui décrivent l’arène du point de vue du taureau. Terrible.
Quand mon tour arrive, puisqu’il ne faut en poser qu’une, je fée le coup de la baguette magique, si tu en avais une pour de vrai ?
"J’aimerais que toute ma génération fasse le travail de la baguette magique et transforme cette époque pour accueillir nos enfants. Nous ne sommes pas assez conscients des choses urgentes. Je sais que j’ai une immense chance, je suis privilégié, je monte sur scène, je m’exprime. Alors je voudrais d’un coup de baguette provoquer un sursaut chez tous ces jeunes hommes et jeunes femmes pour qu’ils fassent en sorte que le lendemain qu’ils ne verront pas soit mieux."
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