Bienvenue en 2015

Les résolutions, on les prend sans les tenir, alors autant remplacer le s par un v pour révolutionner ses habitudes quotidiennes.

texte PIPELETTE PAPILLON

Faire du sport, arrêter de fumer, ne plus jurer… La fée n’a jamais su tenir ses bonnes résolutions de début d’année. Alors, en 2015, elle essaye de faire sa propre petite révolution en adoptant des gestes complètement nouveaux qui changent (un peu) la vie.

 

Je passe à l’e-clope !

Souvenez-vous, il y a un an, la fée interviewait des vapoteurs. Douze mois pour que l’idée descende du cerveau jusque dans les mains qui tiennent aujourd’hui ce que nombre de personnes prennent pour une clé USB ou un stylo que je biberonnerais. Mais non ! C’est une cigarette électronique nouvelle génération…

Avantages :

Pour l’instant, les mesures anti vapotage dans les lieux publics sont en instance d’examen par les parlementaires. Ce qui veut dire qu’on devrait pouvoir impunément vapoter au chaud, au resto ou au café. Ceci dit, il est arrivé à la fée que sa vapeur gêne un camarade de bureau. Alors respect. Mais la plupart des gens interrogés autour de moi, enfants compris, déclarent ne pas être incommodés.

A la louche, 4 paquets de cigarettes par semaine = 30 euros, un flacon d’e-liquide = 6 euros. L’achat de l’e-clope par lui-même est un investissement (soit l’équivalent de 2 semaines de tabagie), comptez à peu près 60 euros pour de la qualité, et on dit qu’il faut changer le « clearomizer » (environ 6 euros également), ou réservoir, chaque mois. Mais bon, chacun fée ce qui lui plaît et perso je suis sur le même réservoir depuis 2 mois sans sentir ce petit goût de brûlé qui indiquerait qu’il faut en changer.

Plus d’odeur de tabac, ça change la vie. Surtout en hiver où ça se colle encore plus sur les fringues. La palette de goûts aussi est un argument et une aide au changement. C’est pour ça qu’il faut se prévoir un bon moment en boutique pour le choix de la saveur. Pastèque, rigolo, mais peut-être un peu écoeurant à force. Chocolat ? Mmmh, celui-ci a un goût de cacao à l’eau tiédasse des distributeurs de boisson. J’opte pour un goût tabac que je mélangerai à un goût violette, qui rime avec starlette, paillettes…

Pas de manque, je décide de ma dose de nicotine, et j’ai toujours une gestuelle qui fait partie du rituel qui rassure tous les fumeurs. Le mieux étant évidemment d’arriver à un dosage zéro de nicotine, voire plus de vapotage du tout, mais bon, doucement hein. En tout cas juste tirer sur sa cigarette électronique pour trois taffes, sans enquiller machinalement comme on le ferait avec une cibiche, c’est une façon de raisonner sa dépendance.

Inconvénients :

On n’a pas de recul. Ok mais c’est toujours forcément moins pire que la cigarette, ce qui finalement transforme cet inconvénient en avantage.

Parfois ça peut arracher, dessécher la gorge, je l’ai remarqué notamment quand je vapote après m’être lavée les dents – quelle drôle d’idée, ou après avoir mangé du sucré ou de l’acide.

L’e-clope se recharge sur une prise USB ou sur secteur. Donc si vous partez en trip « trappeur » dans la montagne sans électricité, grand est le risque de replonger, mais en même temps si vous faites ce genre de trip c’est que vous êtes sportif donc logiquement pas fumeur, n’est-ce pas ?

Souvent les vapoteurs sont des fumeurs pas totalement repentis, qui taxent les copains en soirée. Qui continuent de sortir avec eux fumer dehors par solidarité. Donc qui ne s’affranchissent pas de leurs mauvaises habitudes. Et qui risquent encore de prendre froid.

Ceci dit, tout ce qu’on ne fume pas tant qu’on vapote, c’est toujours ça de gagné ! Alors bravo à tous les vapoteurs, et à ceux qui veulent s’y mettre.

Impossible de conclure sans vous faire profiter de cet excellent sketch du youtuber Norman sur la cigarette électronique.


 

 

Je passe à la cup !

Attention, contenus explicites…

Il y a quelques années, la fée tombait sur ce drôle d’objet dans une boutique « éthique » qui n’existe plus hélas aujourd’hui à La Rochelle, et faisait la grimace. Oui, la même grimace que tous ceux à qui je parle de la « coupe menstruelle », quand ils connaissent. Car si la fée vous en parle aujourd’hui alors même que le sujet a déjà été évoqué dans nos pages (f)utiles, c’est que je me suis aperçue que beaucoup de femmes ne savent pas ce que c’est, et c’est bien dommage pour leur santé, leur porte-monnaie et la planète. Car tampons et serviettes hygiéniques, en plus d’être chers, sont traités et blanchis avec des ingrédients toxiques effrayants quand on pense qu’ils touchent de si près notre intimité. Et les déchets produits pèsent lourd dans nos poubelles. Comme les couches de bébé, mais ceci est une autre histoire, et opter pour la cup est autrement moins contraignant que de laver des couches non jetables…

En silicone médical, hypoallergénique, sans phtalates ni bisphénol A, sans latex ni parfum, la coupe menstruelle ne se trouve pas facilement dans le commerce. A mon grand désarroi, certaines pharmaciennes ne savent même pas ce que c’est quand je leur demande si elles en ont. On peut en acheter dans les magasins bio type Biocoop, pour 35-40 euros, mais ça fée un peu chérot si finalement on n’adhère pas à la cup on ne sait jamais. Bon à savoir, chez Envie de Nature rue du Temple, on en trouve pour une trentaine d'euros. Mais sur internet, on shoppe de bons produits pour environ 15 euros. « Ca vaut le coup d’essayer », me dis-je en commandant. Quelques jours plus tard, manque de bol, le facteur passa en mon absence et je dus aller récupérer mon petit colis en bureau de poste où le guichetier en cherchant parmi ses paquets et enveloppes cartonnées me demanda : « Vous savez ce que c’est ? ». Euh oui, c’est petit…


Premier geste : stériliser sa cup 5 minutes dans une casserole d’eau bouillante. Opération à répéter entre chaque cycle, pendant lequel on se contentera simplement de la vider et de la rincer une fois par jour, voire deux ou trois pour celles qui ont des flux très abondants.

Ces dernières préfèreront être chez elles avec un robinet à portée de mains, car oui, pour mettre et enlever la cup, faut pas avoir peur d’avoir un peu de sang sur les doigts. Mais c’est le seul inconvénient relevé. Car les avantages sont bien plus nombreux. La cup se suffit donc à elle-même, besoin de rien d’autre si on part en week-end. Quel bonheur au supermarché de passer devant le linéaire des protections périodiques en faisant le moonwalk. Une autre utilisatrice a constaté qu’elle ne souffrait plus de mycose vaginale depuis qu’elle est passée à la cup. Et m’a refilé un bon conseil : couper la tige de la cup, qui même si elle est souple, peut éventuellement gêner aux entournures.

Placer la cup dans son vagin nécessite un tout petit coup de main, facile à prendre. Rappelez-vous, lors de l’insertion de vos premiers tampax, vous ne faisiez pas les fiérotes non plus. Et puis vous avez chopé le truc. Ben là, c’est pareil. D'abord on se lave les mains, essentiel. On plie le bidule pour lui donner une forme à peu près oblongue et aérodynamique, on se détend, on l’insère doucement. Attention de ne pas le lâcher trop vite, genre déploiement juste à l’entrée du vagin, pas franchement agréable. Lorsque la cup est bien nichée en revanche, on ne la sent plus du tout. Moi qui n’ai jamais su faire la roue, ça me donnerait presque envie d’apprendre… Pour retirer la cup, il suffit de la pincer à la base pour annuler l’effet ventouse, et de la tirer gentiment. Mais non ça ne sort pas plein ras-bord. Et puis ce n’est que de la muqueuse utérine hein. Vider, bien rincer à l’eau chaude, sécher. Et replacer, pour de longues heures de liberté !

« Les meilleures raisons pour brûler ses tampons et ses serviettes » sont exposées en 6 minutes avec beaucoup d’humour dans cette vidéo du site madmoizelle.com :

 

Je passe à la slow cosmétique !

A vrai dire, je viens juste d’acheter le bouquin de Julien Kaibeck, « Adoptez la slow cosmétique », mais je suis déjà ultra sensibilisée au fait que nos gels douche et autres produits de beauté sont super mauvais pour la peau et pour la planète. Et qu’on paie fort cher les parfums de synthèse et les silicones dont ils sont gavés. Mais qu’on nous vend tout ça bien emballé. Ca s’appelle du brainwashing. Et résister avec une cosmétique alternative naturelle, à base d’huiles végétales, d’argiles fines, de miel et d’huile essentielles, entre autres, c’est tout l’objet de la slow cosmétique.

Dans le genre, appliquer de fines tranches de pomme de terre crue et pelée sur les poches et les cernes pendant 10 minutes. Qui vous dit que votre contour des yeux Lancôme est plus efficace, à part le mannequin photoshoppé de la pub et votre mécanisme d’auto-persuasion quand vous venez de lâcher 50 euros ? Il ne s’agit pas ici de diaboliser le rêve et la beauté, mais d’ouvrir les yeux sur ce qu’on achète, bien souvent des composants toxiques pour le corps et pour l’environnement. Pour savoir déchiffer la liste des ingrédients obligatoirement mentionnée sur vos produits et identifier ceux dont il faut se méfier, un petit tour sur le site de l’association Slow Cosmétique est salutaire.

Au cours de mes recherches, je suis tombée sur un blog dont l’intitulé m’a interpelée. « Morue moderne » fabrique ses savons à froid, préconise de ne se laver le sexe qu’à l’eau chaude (…) et établit un benchmarking des gels d’hygiène intime. Bilan, même ceux achetés cher en pharmacie et qu’on croit super pour notre minou sont des traîtres, décryptage de liste INCI à l’appui. Conclusion de Morue moderne, certains gels-douches pour la toilette intime sont ok pour sa flore et l’environnement, mais sa recommandation est de ne les utiliser que pour se laver le corps.

Je soumets l’idée en conseil de filles, avec mes enfants. Réponse : « Mais nous on aime bien quand les gels-douche ça sent la fraise ou le mimosa ! ». Ah cette génération plaisir ! Deux options pour les convaincre, trouver des produits agréables d’utilisation qui font des efforts, et attirer l’attention sur le côté ludique de la fabrication de ses propres cosmétiques fée maison.

Dans le premier cas, j’écrivis à l’association Slow Cosmétique pour leur demander si des fabricants « slow » étaient identifiés en Charente-Maritime. Pas encore apparemment, bienvenue aux marques volontaires pour être lauréat de ce label décerné après passage sous les fourches caudines d’une charte très stricte concernant les ingrédients mais aussi d’autres aspects de l’entreprise, comme la gestion logistique et le marketing. C’est pourquoi une marque locale comme SO’BIO étic (groupe Léa Nature), qui me semblait pouvoir y prétendre, ne saurait en bénéficier car trop orientée business, selon cette charte, même si jugée « bio et accessible ». A noter cependant car peu courant, sur le site de cette marque, les ingrédients de chaque produit sont notés bien en évidence, dans le style « rien à cacher », ça inspire confiance. Et en plus c’est une entreprise locale, donc du circuit court. Acheter près de chez soi, c'est du bon sens...

Et puis presque par hasard, en faisant mes courses sur La Ruche qui dit oui, je suis tombée sur des savons saponifiés à froid - ce qui est le critère de base de savons "slow" - fabriqués en Vendée. Les ingrédients (naturels), le packaging (recyclable), la senteur (divine), l'aspect (ne pas manger)... Je ne sais pas s'ils sont éligibles au label "slow cosmétique" mais moi j'adopte !

Si vous aimez jouer à l'apprenti chimiste, il y a de quoi s’amuser. En réalisant par exemple son dentifrice maison. Essayez en fabriquant une dose pour un ou deux brossages : dans un petit gobelet en plastique, mélangez avec une petite spatule : 1 cuillère à café rase de bicarbonate de soude, 1 cuillère à café d’argile blanche, 1 pincée de sel, et 2 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée, de menthe verte ou de citron au choix. Toutes les recettes données dans le bouquin de Julien Kaibeck sont ciblées quoique super simples à réaliser avec souvent ce qu’on a dans nos placards, sel, sucre, miel etc., et même dans notre congélateur ! Car avec de la vodka on peut facilement créer une eau de toilette personnalisée aux huiles essentielles. Je regarde ma Zubrowka d’un autre œil tout d’un coup…

Santé ! Et bonnes révolutions à vous !

La Slow Cosmétique sur le web : Navigation très instructive sur www.slow-cosmetique.org, et petit coup de coeur pour un site très bien fée de produits estampillés slow : www.oolution.com