Bloguette magique

Publié le : 18/07/2016 à 23h13

La fée ses Francos (suite)

Qu’est-ce que j’ai fée les 15, 16 et 17 juillet ? J’ai bien sûr vu et écouté des concerts, aussi un petit peu flâné dans ma ville, bu quelques verres, beaucoup discuté, et photographié ceux qui photographient les Francos.


La fée ses Francos (suite)

Je suis montée pour la première fois à l’étage de la Brasserie des Dames – un lieu que j’ai découvert, top pour organiser des événements -, sur l’invitation de Rock in Loft, un concept original en marge des Francofolies, à l’initiative du label 25h43 Productions pour faire connaître de jeunes artistes aux médias et aux curieux. J’y ai écouté deux pépites, Louis Arlette et Scotch & Sofa, qui chantent en français avec chacun une bonne patte, voire une griffe, miaou.

scotch & sofa

 

Puis tranquillou je suis allée au théâtre Verdière pour voir Minuit. Qui ? Les enfants des Rita Mitsouko, Simone et Raoul. Magie, joie, amour ! La salle avait déjà été bien chauffée par le charme naturel et spontané de Cléa Vincent, alors avec Minuit, ce fut l'apothéose. Un mélange de nostalgie de l’un des meilleurs groupes que la terre ait porté, j’ai nommé les Rita – car la fille Ringer-Chichin a la même voix, la même gestuelle et la même classe déjantée que sa mère, c’est indéniable – et de plaisir de découvrir un nouveau groupe français qui a son identité propre. Eux-mêmes semblaient épatés de voir l’enthousiasme délirant du public, debout sans même qu’on lui ait demandé ! Rarement entendu d’applaudissements si longs et nourris entre deux morceaux, on a été vraiment bons sur ce coup-là ! Bon, à la fin un spectateur a crié « Andy dis-moi oui » (sic) ; gros lourd ou humour ?

Bref, Minuit coup de coeur absolu de mon fée-stival. J'avais bien demandé une interview en amont, mais la fée c'est pas les Inrocks, ok, elle m'a été refusée. Dommage.

Minuit

 

Dans les concerts dont on m’a dit grand bien, j’ai raté Ibrahim Maalouf mais il paraît que c’était incroyable. Le généreux artiste, très engagé auprès des écoles de musique, a joué avec les élèves du conservatoire de La Rochelle. Joli. J’ai raté Dionysos à La Coursive, aussi, apparemment fou dingue comme on l’aime. J’ai raté Katerine, enfin, au bar vendredi soir et en concert le samedi… Pfiou, que voulez-vous on ne peut pas être partout…

Louise Attaque, c’était totalement blindé, chez les VIP comme dans la fosse, impossible de se frayer un chemin, je les avais déjà vus à La Sirène, du coup j’ai passé ma soirée à blablater…

Un dernier petit café au Métamec, et juste avant la fermeture, oh surprise, Nanar. Non, pas Tapie, Lavilliers ! La fée sa timide et n’a pas osé aller lui demander un selfie ou un autographe, c’est vrai qu’il n’a pas l’air commode commode… Mais arh, regret.

Samedi, j'ai couru voir ceux que j’attendais de pied ferme depuis leur premier passage en 2009 : Caravan Palace. Toujours aussi swing et pleine balle, l’adorable Zoé Colotis a pris pour pseudo le nom d’un papillon et c’est un enchantement. Elle a commencé le show en talons, troqués contre des baskets au bout de trois chansons, c’est donc une fille normale malgré les apparences.

Pendant Lily Wood, suis allée manger un sandwich libanais, puis suis revenue pour Parov Stelar et Madeon, bien bien...

A noter, j’ai trouvé les mecs de la sécurité super sympas, par exemple l’un d’eux est allé chercher des bouteilles d’eau qu’il a offertes à un type qui n’avait pas le bracelet magique pour sortir et entrer à sa guise de l’esplanade. Normal, l’entreprise en charge de la sécurité aux abords immédiats du concert est de Lille, sont des gens bien les Ch’tis hein !

Dimanche, j’ai fée plage. Puis je suis allée découvrir Rover, qui a la carrure d’un mythe. Après Jeanne Added, quand les Insus tant attendus furent venus, je partageai quelques morceaux de ce moment de communion nostalgique, avant de retourner prendre l’air des autres concerts à travers les impressions des spectateurs qui venaient de voir Miossec, ou Emily Loizeau, Keren Ann et Lou Doillon. Hé bien ils étaient tous vachement contents.

En conclusion de ce billet générique, je souhaitais faire un petit focus sur ceux qui photographient les Francos et bossent comme des marathoniens stakhanovistes pendant cinq jours. Toujours conscients d’avoir l’occase de faire des belles photos pendant les Francofolies, ils sont nombreux à constater l’intensification des restrictions. Ils n’ont le droit de shooter que sur des titres déterminés – souvent les trois premiers – et ont des consignes drastiques.

francos autorisation

Le souvenir qui circule comme une blague chez les pros : Daho l’an dernier qui ne voulait être pris que sous un profil, ou encore Lily Wood qui ne veut ni gros plan ni profil… Dimanche soir pour les Insus, ils n’ont su qu’au dernier moment qu’ils pouvaient dégainer leur appareil sur les trois premiers titres, mais aussi sur les trois derniers, avant le rappel…

 

Mathieu Vouzelaud, à son compte et pour les Francofolies côté Partenaires et Ambiance.

Mathieu Vouzelaud

Pourquoi pas côté scène et artistes ? « Parce que je suis allergique aux restrictions. »

 

Tortue géniale :

Tortue géniale

"Je fais des images, films et photos, pour la mémoire locale, pour la postérité et pour les Francofolies tous les ans depuis 1992."

 

Antoine Cuadrado, pour L’Actualité Poitou-Charentes.

Antoine Cuadrado

« Je couvre le festival depuis 1985, c’était pour La Vie ouvrière. A cette époque on pouvait rester et photographier tout le concert, après lequel on cassait la croûte et on buvait des coups avec les artistes jusqu’à pas d’heure… Bon, tu m’envoies ton texte pour validation avant publication…(arf, arf) ? »

 

Martin Charpentier, pour l’agence Andia (Rennes).

Martin Charpentier

« Toujours entre deux concerts, des rencontres et des moments de pause où il peut se passer plein de choses. Il y a plus de restrictions, de sécurité, mais toujours autant de plaisir à retrouver les potes ou les gens des Francos. Et j’adore les sensations de photo que je vis, ça peut être à fond mais super calme, posé, ou ça peut aussi partir dans tous les sens ! »

 

Xavier Léoty, pour l’AFP et Sud-Ouest.

Xavier Léoty

« Les Francos c’est du sport ! Et les restrictions photos, c’est un état de fait. On a droit à trois titres seulement dans une lumière de merde. Cantonnés au bas de la scène, en contre-plongée on a que les trous de nez. Tout le potentiel d’images qu’on pourrait faire, les vrais beaux moments, on ne les chope pas. »

 

Amanda Bronscheer, pour Amagzine.

Amanda Bronscheer

« Toujours des bonnes surprises sur la prod, même pour ceux auxquels on ne s’attendait pas. C’est assez facile, bien organisé. Pour la vidéo c’est plus compliqué, il faut faire valider sa demande bien avant le concert et on a le droit à seulement 90 secondes de captation. Ensuite la vidéo peut être refusée, alors qu’on a passé des heures au montage… »

 

Jeff Augé, pour Studio Ouest.

Jeff Augé

« Les Francos, un rendez-vous que j’attends impatiemment chaque année ! Le rendez-vous des potes où l’on travaille aussi ! Je regrette cependant l'évolution commerciale du festival. L'esprit de fête spontanée a disparu, et nous, les photographes professionnels avons la vie dure. Les artistes sont moins généreux et ne nous offrent plus à faire que des images très formatées durant la courte période durant laquelle nous pouvons œuvrer. Nous avons pourtant toujours en tête de réaliser les plus belles images possibles pour garder en mémoire les plus beaux moments et finalement l'histoire des Francos et de La Rochelle.»


Pascal Bernard, pour Dalle.

Pascal Bernard

« On constate clairement une restriction des conditions photos depuis trois ans. Il y a une classification entre les indépendants, les agences, la presse régionale, la presse nationale, des accès pour certains et pas pour d’autres… ça peut créer une mauvaise ambiance ! Après, on est obligé de soumettre 10 photos à la prod, on a tous les mêmes, on est en train de formater l’image de l’artiste puisqu’on n’a plus le droit à la touche perso, la créativité ! C’est démotivant pour nous autres les vieux briscards de travailler dans ces conditions d’autant que le public est autorisé à prendre tout et n’importe quoi et à mettre ça sur facebook et instagram… A souligner tout de même, les efforts de la nouvelle équipe médias des Francofolies qui fait tout son possible pour fluidifier les relations entre le management des artistes et les photographes, mais le terrain est glissant… »

A noter : Bientôt un article sur Jackie Palmer, pour être prévenu de sa publication, suivez La Fée sur facebook ou en vous inscrivant à la newsletter.


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